Bonjour, je vous informe que je prendrais de nouveaux patients qu'en début d'année 2026.
La thérapie de couple systémique constructiviste considère que la réalité de chaque personne est construite à travers ses interactions sociales. Ainsi, cette approche se concentre sur la dynamique des relations au sein du couple en explorant les idéologies [1], les attentes et les croyances sous-jacentes qui peuvent contribuer aux conflits relationnels.
Cette approche offre un espace sûr où les partenaires peuvent développer une meilleure communication, créer des solutions conjointes et construire une réalité relationnelle plus positive et épanouissante.
Enfin, la thérapie de couple systémique ne cherche pas à attribuer des rôles de "victime" ou de "bourreau", mais plutôt à encourager la collaboration et la compréhension mutuelle qui permettent la résolution de conflits et la promotion de relations plus saines et plus satisfaisantes.
L’institution couple ne se constitue pas et ne se renforce pas de façon linéaire sur une ligne droite qui va du passé vers le futur, mais de façon circulaire en traversant indéfiniment trois temporalités.
Chaque temporalité (passé, présent, futur) est constituée d'éléments contribuant à la création du couple et à sa permanence.
Ainsi, chaque élément pourra être l’objet de difficultés, de remises en question, de conflits, de crises aussi car un dysfonctionnement ou un manque d’un élément dans une temporalité pourra remettre en question l’ensemble de l’institution couple.
La force de vie du couple se situe principalement dans la façon de nourrir les éléments de chaque temporalité ainsi que dans sa célérité à traverser ces temporalités indéfiniment.
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LE PASSÉ
LA FONDATION DU COUPLE
Selon Philippe Cailler, psychiatre : « Tout couple n’est autre qu’un récit auquel on accorde un crédit, donc un conte au sens noble du terme ».
Ce récit est un conte qui explique l’irrationnel de la rencontre. Il se situe sur un plan très différent de la logique de la réalité quotidienne, il donne du crédit à la rencontre et s’imprègne instantanément d’un mythe fondateur.
Le mythe magnifie la rencontre et donne naissance au 1er pôle de croyances c’est-à-dire à des représentations plus ou moins réelles et/ou fantasmées (voire distordues). Par exemple, l'attribution de qualités, valeurs, compétences … au partenaire qui sont parfois exagérées.
Le mythe s’accompagne également de l’ouverture du champ des possibles c’est-à-dire d’un rêve, d'un destin favorable, d’une projection plus ou moins consciente de ce qu’ensemble nous allons pouvoir réaliser (voyage, maison, enfant, spiritualité, carrière professionnelle, sport …).
Le mythe fondateur donne du sens à la rencontre, il scelle un destin commun et devient la fondation sur laquelle le couple va se construire.
LE PRÉSENT
LES MYTHES PILIERS DE LA RELATION
Les mythes fonctionnels sont des constructions imaginaires, des représentations qui ont pour chaque partenaire un sens très important et une grande valeur.
Ce sont des signifiants plus ou moins conscients qui sécurisent, relient. Ils sont issus de la transmission de l’idéologie familiale, sociale ainsi que du paradigme [2] personnel (croyances, valeurs, morales, normes, éthique … ; représentation de soi, des autres, du monde).
Les trois grands mythes fonctionnels :
Mythes de sécurité : besoin fondamental de se sentir en sécurité : confiance, solidarité, et fidélité.
Mythes qui relient : ils concernent le respect sous différentes formes : respect de l'autre, respect de l'engagement, respect de ce qui va constituer l'intime du couple sur le plan physique et psychique.
Mythes de loyauté : chacun donne sa confiance et en échange, attend de l'autre qu'il se montre loyal à la hauteur de la confiance accordée. Chacun peut donc être trahi de la confiance qu'il accorde, chacun peut se sentir abandonné, malgré la loyauté dont il a fait preuve.
La loyauté fait référence à un contrat implicite constant : «Je t'accorde ma confiance si tu m'assures de ta loyauté, que tu ne me trahiras pas, dis-le». «Je te serai loyal tant que tu m'accordes ta confiance », dit l'autre…
LE PRÉSENT
LES RITUELS PILIERS DE LA RELATION
Le sentiment d'appartenance de chaque couple se concrétise au travers de gestes, de paroles, de comportements qui ont une fonction rituelle car, par leur singularité, ils contribuent à renforcer chez chacun le sentiment d'appartenance à l'institution couple.
Les trois grands rituels fonctionnels :
Rituels sociaux : ils constituent le cœur du couple, son moteur : a) La Saint-Valentin, les anniversaires de mariage… b) Les sorties à deux, l'exercice commun d'activité …
Rituels simples qui sécurisent la relation : toutes les habitudes de vie du couple, notamment les actes prédictifs. Ces habitudes servent à réduire le stress, à apaiser l’anxiété en inscrivant un caractère de familiarité à l’intérieur du quotidien et donc génèrent de la sécurité. Ce sont les façons de se nommer, de rester en contact, de se quitter en s’embrassant ou pas, de se retrouver …
Rituels élaborés : par exemple une fois par an le couple réalise une retraite de plusieurs jours durant laquelle il se retrouve que tous les deux sans les enfants. Ce rituel renforce leur mythe fondateur parce qu'ils se sont rencontrés lors d'une retraite.
Dans nos sociétés où l'idée de rituel est largement rejetée, les sciences cognitives ont démontré que les habitudes ont pour fonction de rendre la vie plus simple.
LE FUTUR
L'EXPANSION DES IDÉOLOGIES DU COUPLE
Les idéologies et le paradigme de chaque partenaire ont des répercussions importantes dans le fonctionnement spécifique du couple.
Les convictions de chacun en ce qui concerne ce qui est normal, ou pas, sont acquises par transmission familiale, sociale, par l’enseignement, les formations, par un trajet personnel, mais aussi par les expériences de vie des couples antérieurs.
Ces convictions très personnelles interviennent à de nombreux niveaux et sont des indications sur ce que chacun attend de l’autre quant au comportement et au respect des interdits.
Les conséquences de l’adhésion au mythe du couple entraînent, entre autres, des attentes importantes en matière de confiance, de loyauté, de sincérité, d’honnêteté, de fidélité. Ces mêmes attentes génèrent des interdits implicites, ce qu’il ne faut pas faire. Ainsi, ce qui découle du mythe de fidélité, c’est par exemple : « les relations extraconjugales sont proscrites. »
CROYANCES ET DOGMES
Une question cruciale pour le couple, c'est le degré de croyances en ces normes et la place laissée à la discussion.
Le degré d’adhésion ou de croyances en leur « vérité » est variable selon les personnes et les couples.
Pour certains, ce seront des dogmes indiscutables, pour d’autres des croyances discutables.
Les croyances sont les graines de la pensée, les dogmes sont les murs qui les enferment. La sagesse réside dans la capacité à cultiver sans frontières.
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[1] Une idéologie est un système prédéfini d'idée partagée par un groupe, à partir duquel le réel (ce qui s’impose à nous) est analysé. L’idéologie est composée de plusieurs dimensions : cognitive (dogme, croyances « c’est ainsi »), morale (jugements, valeurs « c’est bien ; c’est mal »), normative (normes « il faut ; on doit »).
[2] Le paradigme en psychologie clinique est un processus cognitif de sélection et de traitement de l’information perçue, influencé par nos schémas, traumatismes, idéologies, expériences de vie … Ce processus crée dans le cerveau une représentation (image de soi, des autres et du monde). Ainsi, nous ne sommes pas en contact direct avec le réel, mais avec les représentations que nous nous en faisons, qui de plus sont très personnelles.